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Deb’ataya 11 _ La gestion et le recyclage des déchets au Sénégal

« La gestion et le recyclage des déchets au Sénégal »

Le 8 Janvier 2015 a eu lieu la 11ème édition du Deb’ataya. Les membres de la PFONGUE se sont réunis pour parler de la gestion des déchets au Sénégal et ils ont invité certains des acteurs les plus importants dans ce domaine pour chercher d’analyser ensemble ce problème et créer des collaborations pour le résoudre. Un quarantaine d’ONG et d’associations locales ont participé à ce rencontre qui a durée toute la matinée

Monsieur Diagne de l’Unité de Coordination de la Gestion des déchets solides UCG-PNGD nous a présenté une panoramique de la situation actuelle au Sénégal et des programmes que le gouvernement est entrain de mettre en place.

Les déchets sont constitués de deux composantes : liquide et solides. Cependant, contrairement aux déchets liquides dont la prise en charge est effective, les autorités peine à circonscrire la problématique de la gestion des déchets solides, notamment les ordures ménagers.

Vu le lien très fort entre la gestion des déchets et d’autres secteurs clés pour le développement du Pays (santé, commerce, environnement, agriculture), le Sénégal, s’est doté, pour la période 2013-2020, d’un Programme national de gestion des déchets (PNGD) -

Le programme nationale de gestion des déchets est basé sur la valorisation des ordures afin d’améliorer le cadre de vie, créer de la richesse et des emplois.

-  Valorisation matière
-  Valorisation énergétique
-  Valorisation agricole

Les OBJECTIFS de ce programme sont de
• Créer un environnement favorable à la gestion des déchets, • Développer des infrastructures de gestion et de valorisation des déchets, • Renforcer les systèmes intégrés et durables de gestion des déchets, • Promouvoir une gestion participative et responsable du secteur, • Garantir une gouvernance performante du secteur.
Le problème principal dans la réalisation du programme national est le manque de données objectives et officiels. Aussi, rares sont les collectivités locales qui savent la quantité de déchets qu’elles produisent.
L’UCG-PNGD est entrain de mener des études afin de créer une base de données relative à la quantité et la qualité des déchets produits dans les différentes communautés locales. Le but c’est de mettre en place une filière pour le tri, la récolte et le transfert aux centres pour le traitement, la transformation et la valorisation des déchets.
La première phase de ce programme est caractérisée par une campagne de sensibilisation pour influencer les habitudes des citoyens et modifier la gestion domestique des déchets. Une réglementation sera créée et adaptée allés différentes réalisées locales. Le PNGD a identifié les meilleurs projets réalisés par les acteurs du secteur privés et de la société civile sur une bonne partie du territoire sénégalais et L’Etat a prévu de mettre en place des politiques de financement pour impliquer tous les acteurs dans la filière de valorisation des déchets.

La présentation du Programme National de Gestion des Déchets a permis à tous les participants du Deb’ataya de connaitre la vision et les stratégies du Gouvernement sénégalais sur le problème.

Le deuxième intervenant au Deb’ataya était Mr. Laurent Libre, coordinateur de l’ONG 3000 ECOMEN (www.3000ecomen.com).
Cette ONG française utilise des techniques pédagogiques adaptables à différentes typologies sociales, leur objectif c’est de valoriser les déchets et l’activité du recyclage. Ils réalisent des ateliers dans les écoles du Sénégal pour apprendre aux étudiants à réutiliser (sans techniquement recycler) les déchets.
L’équipe local de 3000 ECOMEN est composé d’architectes, maçons et formateurs qui apprennent aux étudiants les techniques de construction nécessaires à la réalisation de meubles et maisons en utilisant des déchets comme matériaux de construction. Les matériaux composants les déchets son étudiés et utilisés selon leurs caractéristiques techniques. Grace aux études techniques réalisés et approuvés en France 3000 ECOMEN arrive à obtenir la légalisation et les autorisations à construire même ici au Sénégal. Le but de cette ONG c’est d’apprendre aux maçons locaux les techniques nécessaires à intégrer les déchets dans leur métier.

Le troisième intervenant à ce Deb’ataya c’était Monsieur Diagne, directeur général de PROPLAST INDUSTRIE (www.proplast-sarl.com) , une entreprise sociale qui a été créée grâce à l’ONG italienne LVIA. Originairement LVIA avait formé un groupe de 14 femmes de Thiès pour leur apprendre à collecter et prétraiter les déchets plastiques. En 2010 ce groupe de femme a créée une entreprise sociale pour la transformation des déchets plastiques en matière première. Leur mission c’est de « nettoyer le Pays et mettre la matière première à disposition de la demande locale ». PROPLAST récupère les déchets pour les transformer en matière première à revendre allés usines, mais l’approvisionnement de déchets pour le moment n’est pas assez régulier pour satisfaire la demande des acheteurs. Les majeurs contraintes de PROPLAST sont la mauvaise qualité des déchets récoltés et la faible capacité de transformation de leur usine.
Les déchets sont récupérés grâce à un petit réseau pour la récolte actif sur Dakar et à Thiès, les points RECUPLAST, et la plupart des déchets récoltés viennent des déchèteries.
PROPLAST n’a pas les moyens pour gérer toute la récolte dans le territoire du Sénégal et, en attendant que l’Etat mette en place un système intégré de récolte et prétraitement des déchets, souhaite créer des partenariats avec les privés et les ONG. Pour assurer une production constante de plastique recyclé est nécessaire travailler avec un réseau officiel et formel qui intercepte les déchets plastiques, déjà triés et sélectionnés, avant qu’ils arrivent allés décharges. Ca permettrait de réduire les couts de prétraitement avant la transformation.

Après les questions et les débats qui ont suivi ces présentations, LVIA a présenté le projet Re-Sources, qui est un projet démarré en 2014 et financé par l’UE, et qui a comme objectif celui de créer une plateforme internationale d’ONG, institutions de recherche et secteur privé qui échangent et capitalisent les best practices dans le domaine de la valorisation des déchets à travers des « Groupes de Travail Thématiques ». Le chef de file du projet est l’ONG française Gevalor et LVIA abrite la Plateforme chez son siège de Ouagadougou. LVIA invite tous les participants à visiter le site internet (http://www.plateforme-re-sources.org/), à adhérer à la Plateforme et à prendre contact avec son coordinateur au Sénégal (M Ahmed Gueye) pour plus de renseignements.

Le professeur Adams Tidjiani, fondateur du magasine VIE et de l’IMEM (Institut des métiers de l’environnement à Dakar) a participé a cette rencontre et grâce à son expérience dans le domaine de l’écologie et l’environnement, a pu faire la synthèse de cette matinée que les ONG ont dédié à la discussion sur la gestion des déchets
Le prof Tidjiani a posé l’accent sur la nécessité de former le personnel qui collabore avec PROPLAST pour la récolte et le prétraitement des déchets plastiques. Le risque de travailler avec un réseau informel c’est de mettre en danger la santé du personnel impliqué et de créer indirectement d’autres problèmes liés à la pollution.
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L’importance de ce type de rencontres c’est de créer des interactions entre les acteurs qui réalisent des stratégies complémentaires. Le Plastique c’est le déchet le plus visible mais pas forcement le plus polluant au Sénégal. Les objets en plastique ne seront pas remplacés facilement mais c’est possible de trouver des alternatives valables grâce à la recherche (nanotechnologies) et surtout à l’engagement à changer certaines habitudes.