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Deb’ataya 14 _ Protection sociale adaptative

« PROTECTION SOCIALE ADAPTIVE »

Le 9 Mars 2016 a eu lieu la 14ème édition du Deb’ataya. Les membres de la Plateforme des ONG Européennes et leurs invités se sont réunis dans les locaux de l’ONG ACTED pour mieux connaitre le PROGRAMME NATIONAL DE BOURSES DE SECURITE FAMILIALE.

Dans le cadre d’un cycle d’études concernant la Protection Sociale en Afrique de l’Ouest, la Banque Mondiale conduit une étude pour mettre en place des opérations en faveur des bénéficiaires de la bourse familiale à travers des réalisations contribuant à une meilleure sécurité alimentaire afin de rendre les ménages plus résilients.
L’objectif de ce Deb’ataya, proposé par Franck Muller qui travaille comme consultant pour la Banque Mondiale, c’était de mettre en contact les ONG européennes avec les représentants du Registre National Unique et de la Délégation Générale à la Protection Sociale et à la Solidarité Nationale(DGPSN) et de lancer un débat sur la meilleure manière d’accompagner le programme national des bourses.

Mr Diop, (directeur du RNU) a présenté aux ONG le Registre National Unique, une base de données dont l’objectif est de répertorier les ménages plus pauvres du Sénégal, pour leur permettre d’accéder de façon équitable et transparente à des programmes de filets sociaux.
Les ménages plus indigents sont répertoriés sur la base d’un questionnaire unifié qui intègre toutes les préoccupations liées à la pauvreté.
Les informations sont partagées (avec différents niveau de confidentialité) avec toutes les organisations qui souhaitent réaliser des projets pour aider les populations.
Le ciblage des ménages bénéficiaires est fait à travers 3 étapes : CIBLAGE GEOGRAFIQUE(ANSD) – CIBLAGE COMMUNAUTAIRE – CIBLAGE CATEGORIEL. Des comités de ciblages, composés par les autorités administratives et les operateurs sociaux, sont chargés d’évaluer les ménages en situation d’extrême pauvreté pour leur donner la priorité dans l’accès aux aides. Une liste des operateurs sociaux sélectionnés par région a été partagé avec les ONG présentes au Deb’ataya (voir annexé).

Mr Diop a exposé les résultats des enquêtes RNU pour la période 2013-2015 (Développement du Système d’Information et de Gestion (SIG)) et les objectifs pour l’année 2016 (voir présentation PowerPoint).

Suite à l’exposition du RNU, le chef de division de la DELEGATION GENERALE A LA PROTECTION SOCIALE ET A LA SOLIDARITE NATIONALE (DGPFS), Mr. Diop, à fait une présentation du Programme National de Bourses de Sécurité Familiale (PNBSF). (Voir présentation PowerPoint).
La Bourse de Sécurité Familiale est un filet de protection sociale bâti sur un système de transfert monétaire conditionnel : 25 000 F CFA/trimestre pendant 5 ans. Les bourses sont distribuées grâce aux données collectées par le RNU.
Les objectifs de cette bourse sont de : Favoriser l’inscription et le maintien des enfants à l’école et l’enregistrement à l’état civil ; Inciter les ménages bénéficiaires à la tenue régulière du carnet de vaccination des enfants âgés de 0-5 ans.
La DGPSN à travers le PNBSF a pour ambition d’asseoir un système de protection sociale capable de redistribuer les richesses nationales de promouvoir l’égalité, l’équité, l’autonomisation des familles vulnérables et/ou pauvres.

Les ONG ont posé beaucoup des questions aux deux intervenants, en particulier sur la façon et le temps nécessaire pour récolter les données. En général la vision des ONG concernant le Programme national des bourses de sécurité familiale est positive, même si certaines ne partagent pas avec la DGPSN les critères utilisés pour établir le montant des bourses et les priorités entre bénéficiaires.
Plusieurs membres PFONGUE considèrent plus efficace attribuer un aide plus consistent (par rapport aux 25000 FCFA des bourses) à un nombre mineur de bénéficiaires pour avoir un impact majeur et pour faciliter le suivi.
Mr. Diop a expliqué aux ONG participants que le montant des bourses a été identifié sur la base d’une longue étude et que le but de cet aide monétaire n’est pas de résoudre les soucis économiques des bénéficiaires mais de leur permettre de sortir d’une situation d’EXTREME pauvreté et payer aux moins les études des enfants. Les 25000 F CFA représentent aussi un encouragement pour les ménages à s’inscrire dans le RNU et rentrer donc dans la liste des bénéficiaires de toutes initiatives d’aide aux populations menées par l’Etat et les ONG (objectif du programme 450.000 ménages bénéficiaires à fin 2016). En plus tous les bénéficiaires des bourses ont aussi le droit à la protection sociale.
Particulier intérêt a suscité la question du suivi/évaluation des conditions de vie des bénéficiaires des bourses. La Délégation recrute dans chaque région du pays des ONG qui suivent 50 bénéficiaires chacune. Une séance de sensibilisation est organisée chaque trimestre.
Plusieurs membres PFONGUE souhaitent adhérer à la liste des PTF et des operateurs sociaux du programme dans les différentes régions du Sénégal pour contribuer à la collecte des données et pour améliorer le ciblage des bénéficiaires de toutes actions.
Le RNU ne représente pas une liste de ménages qui doivent impérativement devenir bénéficiaires des aides apportés par les ONG. Chaque organisation peut décider d’utiliser cette base de données pour identifier les bénéficiaires des actions ou de viser les ménages qui ont été exclus.
L’intérêt de la DGPSN c’est de faire connaitre aux ONG le questionnaire utilisé pour identifier les ménages plus indigents afin de leur montrer la validité de cet outil et pour encourager leur collaboration ( en tant que PTF ou membres des comités de ciblage).

La PFONGUE a donné sa disponibilité pour aider le Délégation à mener sa campagne de communication auprès des ONG Européennes.

Nous espérons que la rencontre a été l’occasion de partager les expériences en vue de développer de nouveaux partenariats.

Fait à Dakar le 15 mars 2016

Riccardo Carlotti
Coord. PFONGUE